Notre hymne national /nos hymnes nationaux
Notre hymne national /nos hymnes nationaux

Chez nous comme ailleurs, l’Hymne National est un chant patriotique, un chant de ralliement. Il fédère une nation, un pays. Le nôtre c’est « OH CAMEROUN BERCEAU DE NOS ANCÊTRES » du moins c’est ce que j’ai appris à la SIL. Je l’ai sacralisé aussitôt (d’ailleurs il était interdit de marcher, bouger, se gratter, tousser ou faire quoique se soit pendant son exécution). Même si je ne comprenais pas le sens des paroles, je savais que c’était important, empreint de majesté et de grandeur. Et qu’on devait le même respect aux couleurs national (Drapeau) qu’à l’hymne. Plus grand enfin saisies les paroles (anciennes et nouvelles version) et surtout apprécié son exécution. Je l’ai jamais autant aimé que quand il est chanté dans l’antre de MFANDENA à Yaoundé avant un match des « Lions Indomptables » par plus de 80 000 Camerounais à la fois. Le sentiment d’appartenir à un pays, et la fierté d’en être un citoyen ne m’ont jamais semblé plus évident qu’à ce moment là.

En grandissant cependant aussi, j’ai découvert que le Cameroon heu Cameroun est officiellement bilingue (Français et Anglais). Cet héritage de la colonisation de notre passé (le Cameroun n’a jamais été une colonie, mais un protectorat Allemand, puis un pays sous mandat de la SDN confié à la France et de la Grande Bretagne, avant d’être un pays sous tutelle de l’ONU, tutelle exercée par les mêmes français et anglais) nous a donné des versions anglaises et françaises pour toutes choses officielles. La devise du pays est par conséquent PAIX – TRAVAIL – PATRIE en français et PEACE – WORK – FATHERLAND en anglais (même si l’on peut se demander si PEACE LABOUR FATHERLAND n’était pas plus approprié). Ce bilinguisme des choses quoique qu’un peu lourd ne m’a jamais vraiment gêné jusqu’au jour ou j’ai découvert que le « Ô CAMEROUN BERCEAU DE NOS ANCÊTRES » n’avait rien à voir avec le « O CAMEROON, THOU CRADLE OF OUR FOREFATHERS ».

Le Cameroun a en fait 2 Hymnes complètement différents. Comment cela est possible ? Sommes-nous encore deux pays ? La fédération n’a t-elle pas vécu? n’a t-elle pas emmené avec elle les vestiges de la décolonisation? personne n’a jamais pensé que cela était mal ?  SCANDALE, INCONGRUITÉ, LAXISME. Dans ce pays ou le provisoire devient définitif, personne n’aura eu le courage de trancher la question?

Les paroles d’un hymne national sont sacrées à mon avis. Ce chant symbolise et incarne le pays. Il ne saurait par le seul truchement de la langue utilisée porter des messages différents. Cette prise de conscience m’a choqué au plus haut point. Dégouté même. Cette découverte a été la première ride, le premier accroc, le premier non-sens que j’ai trouvé à notre édifice national. Ces hommes dont nous avons chanté la gloire André MBIDA, Charles Atanganna,  AHIDJO, JOHN NGU FONCHA, TANDEM MUNA, PAUL BIYA, etc. Ces hommes qui ont bâti ce pays, ont-ils été incapables de comprendre que nous sommes un seul état ? une seule nation? Qu’un seul hymne, une seule devise et un seul drapeau sont le maximum nécessaires pour nous définir. N’ont-ils pas compris que pour nous autres, nés après la réunification, nous aurions du mal à comprendre qu’un pays unifié puisse avoir deux hymnes différents ? DE comprendre que de Bakassi à Mfandenna, les camerounais ne vibrent pas à l’unisson quand l’hymne est chanté? ABOMINATION comme dirait mon frère de BUEA.

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Les Républiques, les législatures et les gouvernements depuis l’indépendance se sont succédés, sans que jamais personne ne change cette INCONGRUITÉ. Personne c’est trop dire à vrai dire dis donc. Si les décideurs font silence, le peuple certains camerounais se sont penchés souvent sur la question, avec comme moi le sentiment d’un non sens, d’une aliénation. Le Dr Thomas Théophile Nug Bissohong par exemple dans son essai intitulé « L’hymne national du Cameroun : Un poème-chant à décoloniser et à réécrire, relectures critiques et perspectives » donne en 94 pages sa compréhension de la chose. Je suis d’avis avec lui quand il dit et je cite : « On ne peut pas faire silence sur une situation aussi grave. Une juxtaposition de deux hymnes dans un même pays. C’est un sujet qui nous interpelle tous ». Le livre est également bien documenté. Il revient sur les différentes versions et ses traductions, de 1928 à nos jours. Allant plus loin, Dr BISSOHONG critique vertement le travail de Bernard FONLON auteur en 1978 de la traduction du Français vers l’anglais de l’Hymne National du Cameroun qui a accouché des Deux Versions de l’Hymne qui m’ont fait déchanter au sujet de mon pays.  Le lecteur avide d’une source plus officielle peut lire « Histoire de l’emblème, de la devise, de l’hymne et de la fête nationale du Cameroun ».

Je ne saurais cependant clore mon propos sans prendre position. la version française de notre hymne me parait aujourd’hui bien fade au vue de notre l’histoire. Les sacrifices consentis pour bâtir cette nation n’y ressortent pas. la valeur sacrée de notre sol, qui a bu le sang de ces fils tombés au champ d’honneur de la liberté, de l’indépendance, de notre droit de disposer de nous même, y est inexistante. Cet hymne a été fait pour rallier les camerounais sans fâcher le colonisateur la Tutelle. Quand le brief est mauvais, l’objectif ne peut être atteint. L’on comprend mieux Bernard FONLON qui n’a gardé dans sa traduction que le premier vers de la version française. Cela donne a peu près ceci en français traduction WT :  Ô Camerounberceau de nos ancêtres, Sanctuaire  ils reposent maintenant, Leurs larmes, leurs sangs et leurs sueurs ont arrosé ce sol comme de l’eau, de part tes collines, tes vallées. ce travail n’a pas décru. Chère Patrie, d’une valeur inestimable Comment pourrons-nous jamais te payer notre dette ? Ce bien-être que nous aurons par le labeur, l’amour et la paix, Sera vrai en ton nom à jamais ! chorus: Terre de promesses, terre de gloire! Toi notre seul refuge magasin source de vie et de joie, à toi honneur et le dévouement, Et notre profonde affection pour toujours. Du fleuve Chari aux méandres du Moungo Le long des berges de l’humble rivière Boumba, Puisse tes fils être en étroite union autour de toi, Puisse leur équipe union être aussi puissante que la montagne de Buea ; Apprends nous l’amour des voies nobles, Le Regret des erreurs du passé; La fidélité loyale envers la mère Afrique, Ceci devra rester vrai dans vos cœurs jusqu’à la fin des temps. Cette version me parle plus de mon pays, de son histoire jadis sanglante, des luttes pour la liberté, de son aspiration à mieux, de la réconciliation et de l’union de ses fils, de la mémoire vivante du passé, de l’attachement à l’Afrique et de l’avenir que nous affronteront désormais unis. Au delà des considérations, des aspirations, des tendances, des opinions, il faudrait un jour arriver à un seul hymne, pour un seul peuple. Ceci est la théorie de la chose. Mais pour que cela arrive il faut agir. : 1 – UNE LETTRE OUVERTE AUX PRESIDENTS, du Sénat. du Parlement, de la Cours Constitutionnelle, de la République, etc… (aux autres candidats à la magistrature suprême également). Cela dès 2015 et leur proposer d’ajouter à leurs réalisations cette œuvre qui viendra parachever notre unité. 2 – Une pétition en ligne 3 – Un lobbying auprès des Sénateurs et Députés 4 – Etc..

 Documentations ::

VERSION FRANÇAISE DE l’HYMNE Ô Cameroun berceau de nos ancêtres, Va debout et jaloux de ta liberté, Comme un soleil ton drapeau fier doit être, Un symbole ardent de foi et d’unité. Que tous tes enfants du Nord au Sud, De l’Est à l’Ouest soient tout amour, Te servir que ce soit le seul but, Pour remplir leur devoir toujours. Chorus: Chère Patrie, Terre chérie, Tu es notre seul et vrai bonheur, Notre joie, notre vie, En toi l’amour et le grand honneur. Tu es la tombe où dorment nos pères, Le jardin que nos aïeux ont cultivé. Nous travaillons pour te rendre prospère, Un beau jour enfin nous serons arrivés. De l’Afrique sois fidèle enfant Et progresse toujours en paix, Espérant que tes jeunes enfants T’aimeront sans bornes à jamais. Chorus VERSION ANGLAISE DE L’HYMNE O Cameroon, Thou Cradle of our Fathers, Holy Shrine where in our midst they now repose, Their tears and blood and sweat thy soil did water, On thy hills and valleys once their tillage rose. Dear Fatherland, thy worth no tongue can tell! How can we ever pay thy due? Thy welfare we will win in toil and love and peace, Will be to thy name ever true! Chorus: Land of Promise, land of Glory! Thou, of life and joy, our only store! Thine be honour, thine devotion, And deep endearment, for evermore. From Shari, from where the Mungo meanders From along the banks of lowly Boumba Stream, Muster thy sons in union close around thee, Mighty as the Buea Mountain be their team; Instil in them the love of gentle ways, Regret for errors of the past; Foster, for Mother Africa, a loyalty That true shall remain to the last. Chorus TRADUCTION ANGLAISE DE LA VERSION FRANÇAISE ACTUELLE O Cameroon cradle of our ancestors, Go, upright and jealous of your freedom. As the sun, let your flag be proud, A symbol of ardent faith and unity, May all your children,from North to South From East to West, live in love! May serving you be their sole purpose To fulfill their duty forever. Chorus: Dear Fatherland, dear land, You are our only true happiness. Our joy, our life To you, love and the greatest honor. Thou art the grave where our fathers sleep, The garden that our ancestors have cultivated. We work to make you prosperous One good day we will finally get there. Be Africa’s faithfull child And always advance peace Hoping that your children Love you without limit forever. Chorus

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